vendredi 10 janvier 2014

Premier bilan de l'action du Commissaire principal du 10 ème et de la cellule de contrôle des coiffeurs




Rendez-vous du 27 novembre 2013 avec le commissaire principal du 10ème
Compte rendu



Depuis bientôt trois ans, l’association Stop aux Nuisances 10 ne cesse d’alerter Monsieur Rémi Féraud, maire du 10ème, et les commissaires qui se sont succédés sur les nuisances générées par la monoactivité des salons de coiffures et plus récemment par les bars de la rue du Faubourg Saint-Denis.

Malheureusement, notre constat se vérifie chaque jour sans que des changements soient réellement intervenus. Le ressenti négatif de nos adhérents et, plus largement, des habitants ne diminue pas. Dans ce contexte, nous avons sollicité une entrevue avec le commissaire Gilbert Grinstein, en poste depuis deux ans.

Cette rencontre laisse espérer des résultats sur le front de la monoactivité coiffure. Mais sur ce que nous n’hésitons pas à qualifier de monoactivité des bars, les espoirs d’améliorations sont très minces sans une forte mobilisation des habitants de la rue du Faubourg Saint-Denis. L’association propose de se joindre à eux.

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Nous sommes reçus au commissariat central, rue Louis-Blanc, le 27 novembre dernier.

Gilbert Grinstein : « De toute façon, il y a trop de salons pour que la concurrence puisse s’exercer sainement. Le recourt aux rabatteurs dans la rue, l’emploi de personnes non-déclarées dans de nombreux salons prouvent que l’activité économique de l’offre et la demande dans ce secteur ne fonctionne pas. »

« Dans le 10ème arrondissement, 100% des problèmes de la nuit sont dus à la consommation d’alcool ».

En deux phrases, le commissaire a ciblé les deux problématiques qui contribuent aujourd’hui à la dégradation de l’arrondissement et de nos quartiers tout particulièrement.


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La monoactivité coiffure

Le 25 septembre dernier, en présence du maire Rémi Féraud, le commissaire Gilbert Grinstein avait fait une annonce aux gérants de salons de coiffure qui avait provoqué une certaine crainte :

« Je viens de créer une cellule de travail qui a pour mission de contrôler l’activité de tous les salons de coiffeurs sans exception. Il y en a une centaine. Vous avez quelques semaines pour vous mettre en conformité de la loi ».

Lors de sa nomination, le commissaire nous avait précisé qu’il n’avait pas les moyens humains pour mener des enquêtes sur l’activité des salons.

Nous lui demandons quels ont été les résultats de l’intervention très visible l’année dernière rue du Château d’Eau : tout un déploiement des forces de police, des services des Impôts, Urssaf et autres…

La réponse est brève : « Un salon fermé pour quelques semaines ». Nous lui faisons remarquer que c’était beaucoup de démonstration de forces pour pas grand chose. Est-ce la bonne méthode ?

Depuis, il semblerait que le commissaire s’oriente vers un travail en profondeur et plus pérenne dans le temps.

Monsieur Grinstein poursuit : « Après un redéploiement d’effectifs à budget constant, j’ai enfin pu mettre en place depuis septembre 2013 une cellule de travail composé actuellement de 4 personnes qui agissent sur le terrain en toute discrétion. Ces 4 personnes consacrent l’intégralité de leur temps à débusquer notamment le travail dissimulé ».
« Parfois, les interventions sont conjointement menées avec les services de l’URSSAF et des Impôts ».

15 salons ont été contrôlés en quelques semaines. Les résultats (il faut comprendre des sanctions) devraient être connus d’ici un mois ou deux, selon le commissaire.

Ce type d’intervention est beaucoup plus efficace, car plus précis et préparé durant plusieurs semaines. Selon lui, il y a fort à parier que de nombreux salons vont disparaître car trop de gérants ne respectent pas le droit du travail, ni les règles régissant l’activité commerçante. Les redressements URSSAF et autres contrôles fiscaux devraient donc avoir des effets.

« De toute façon, il y a trop de salons, dit-il, pour que la concurrence puisse s’exercer sainement, le recourt au rabatteurs dans la rue, l’emploi de personnes non-déclarées dans de nombreux salons prouvent que l’activité économique de l’offre et la demande ne fonctionne pas. ».

En effet, l’association a mené elle-aussi son enquête : certains propriétaires de murs déchantent devant les impayés de loyer ; deux salons de la rue du Faubourg Saint-Martin viennent de fermer récemment. Mais deux autres viennent d’ouvrir…

On peut légitimement se poser la question suivante : comment une telle activité, exercée bien souvent en marge de la loi, parvient-elle à se maintenir et à se développer aussi facilement ?

L’association reste donc vigilante. Elle ne manquera pas de revenir vers le commissaire afin d’évaluer d’ici quelques mois l’efficacité de sa « cellule de travail ».


La monoactivité des bars

Depuis une année, l’arrivée de nouveaux bars confèrent à la rue du Faubourg Saint-Denis une renommée dépassant largement le 10ème. C’est la nouvelle « rue de la soif » à la mode après bien d’autres dans Paris.

L’association n’hésite pas à qualifier de monoactivité ce commerce « de la soif » tout le long du Faubourg. Dans l’arrondissement, il y a près de 2 000 bars. C’est énorme !

Nous demandons au commissaire son sentiment à ce sujet.

La réponse tombe : « 100% des problèmes de nuit sur l’arrondissement sont liés aux problèmes de consommation d’alcool (bagarres, vols, attouchements, bruit…). Quand j’étais en poste dans le 17ème arrondissement, globalement on était moins touché par ce phénomène (de l’ordre de 10%) ».

L’association fait remarquer que des arrêtés préfectoraux à Paris restreignent l’établissement de nouvelles licences. Pourquoi ces arrêtés ne sont-ils pas respectés ?

En guise de réponse, nous n’aurons droit qu’à un silence embarrassé.

Il convient donc de se demander comment ces nouveaux bars obtiennent ces transferts de licence IV dans des rues sur-occupées par des bars. Y aurait-il des dérogations délivrées un peu trop facilement par la préfecture de police ? L’association compte demander un rendez-vous avec le cabinet du Préfet pour obtenir des réponses et insister sur le respect des arrêtés préfectoraux existants.


Il ne manquait plus qu’une boîte de nuit !

L’association demande des nouvelles de la salle Les Étoiles, actuellement en rénovation et située au 61 rue du Château d’Eau. En effet, nous avons tout lieu de craindre l’installation d’une boîte de nuit.

Le commissaire nous informe qu’il n’est pas favorable à l’octroi d’une autorisation d’ouverture de nuit. Il aurait d’ailleurs envoyé des preuves à la Préfecture de Police (documents de programmation et publicités) selon lesquelles l’établissement s’orientait vers une boîte de nuit et non une salle de concert. Mais il tient à préciser que cette autorisation dépend des services de la Préfecture et qu’il n’a qu’une voix consultative.

Nous espérons vous faire part bientôt d’une petite enquête sur le sujet. Il suffit, en effet, de lire les modifications apportées sur l’exploitation du lieu dans les deux permis de construire accordés par Monsieur Féraud à la société Sarl Château d’O pour comprendre que le seul objectif de celle-ci est bien d’ouvrir une boîte branchée.




Enfin, dans le domaine de la prostitution, l’association relaie une observation faite dans quelques immeubles de la rue du Faubourg Saint-Denis après le carrefour Château d’Eau : des passes sont réalisées dans les cages d’escaliers et les cours.

Le commissaire demande qu’une main courante soit consignée et surtout que la police soit systématiquement avertie par téléphone.

Si vous souhaitez faire part de témoignages vous pouvez écrire par mail à l’adresse suivante.







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